Google, c'est pour les utilisateurs et non pour les sites web, dixit Eric Schmidt

Eric Schmidt Président Exécutif de Google


Si ce n'est pas un coup de gueule, ça y ressemble. C'est en tout cas le sentiment qu'on peut avoir en prenant connaissance de ce post d'Eric Schmidt, Président Exécutif de Google.

Voici donc ci-dessous ce qu'a publié Eric Schmidt pour "mettre" les points sur i et répondre aux  éditeurs "frondeurs" :

Ce week-end, de gros Editeurs web Européens ont publié une pleine page publicitaire dans de nombreux journaux et magazines pour dénoncer "la position dominante" de Google qui est alors accusé de favoriser ses propres produits, tels que Map, Youtube et Google Shopping, dans ses pages de résultats.

Compte tenu de la nature sérieuse de ces allégations, j'ai voulu faire en sorte que les gens sachent les faits afin de pouvoir juger d'eux-mêmes sur le fond de l'affaire.

Alors que nous sommes chanceux d'avoir eu beaucoup de succès en Europe, on ne peut pas pour autant dire que Google est la porte d'entrée de l'internet, comme le suggèrent les éditeurs. Pour preuve, il suffit de voir comment les gens utilisent le web aujourd'hui :

  • Pour lire des actualités, vous allez probablement directement sur vos sites d'actualité favoris. C'est d'ailleurs ce qui explique pourquoi des journaux tels que Bild, Le Monde et Le Financial Times obtiennent la plupart de leur trafic en ligne directement (moins de 15% de leur trafic provient de Google). Ou vous pouvez suivre les actualités que les autres lisent sur Twitter.

  • Pour réserver un vol ou acheter un appareil photo pour vos prochaines vacances, vous êtes probablement allé sur un site comme Expedia ou Amazon,  même si vous êtes chez Google.

  • Si vous recherchez des avis sur des restaurants ou des services locaux, il y a des chances que vous alliez faire un tour sur Yelp ou TripAdvisor.

  • Et si vous utilisez un téléphone mobile (comme la plupart des gens le font de plus en plus), vous utiliserez directement une application dédiée pour consulter les résultats sportifs, partager vos photos et chercher des recommandations. L'application la plus téléchargée en Europe, ce n'est pas Google, c'est Facebook Messenger.

Ce n'est pas vrai non plus de dire que nous faisons la promotion de nos propres produits au détriment de la concurrence. Nous montrons en premiers les résultats qui répondent directement aux requêtes des utilisateurs (après tout nous avons développé Google pour les utilisateurs, et non pour les sites Web). Permettez que je vous donne quelques exemples concrets :

  • Demandez le temps qu'il fait et nous vous donnons la météo locale en haut de la page de résultats. Ce qui signifie que des sites météo vont se classer moins bien et obtenir moins de trafic. Mais, puisque c'est mieux ainsi pour les utilisateurs, nous pensons que c'est OK.

  • C'est la même chose si vous voulez acheter quelque chose (qu'il s'agisse de chaussures ou d'assurance). Nous essayons de vous montrer différentes offres et sites Internet où vous pouvez effectivement acheter ces choses-là et non des liens vers des moteurs de recherche spécialisés (qui se classent plus bas) où vous aurez à faire une autre recherche.

  • Si vous recherchez un itinéraire pour aller à la pharmacie la plus proche, vous obtenez une carte Google avec les magasins les plus proches et les informations pour y aller. Encore une fois, nous pensons que c'est un excellent résultat pour les utilisateurs.

Image via Google


Dans chaque cas, nous essayons de vous fournir des réponses directes à vos recherches parce que c'est plus rapide et moins pertubant que les dix liens bleus que Google affiche. Ceci est particulièrement important sur mobile où les écrans sont plus petits et la saisie plus difficile. De nombreux moteurs de recherche spécialisés n'aiment pas ces améliorations car cela signifie moins de trafic pour eux. Mais, comme l'a dit le Commissaire Européen Almunia : "imposer la stricte égalité de traitement... pourrait signifier le retour à l'ancien monde de Google affichant seulement dix résultats de recherche sans différence - les soi-disant dix liens bleus. Cela reviendrait à priver les utilisateurs européens des innovations dans la recherche que Google a mis en place."

Nous sommes d'accord. En fait, les allégations actuellement en cours avancées par les Editeurs ont été scrupuleusement étudiées par les régulateurs en Europe et en Amérique depuis plus de sept ans. A ce jour, aucun organisme de réglementation ne s'est opposé à ce que Google donne aux gens des réponses directes à leurs requêtes, pour la simple raison que c'est une bonne chose pour les utilisateurs de Google.

Enfin, il est aussi dit que le succès de Google décourage la concurrence à innover et à investir, ce qui serait mauvais pour les consommateurs. Mais, comme l'a récemment rapporté le Financial Times, les entreprises de média européen – dont certaines étaient derrière les publicités d'aujourd'hui - investissent massivement dans les moteurs de recherche spécialisés. Comme Axel Springer l'a expliqué dans un communiqué de presse annonçant leurs investissements plus récents: "Il y a beaucoup d'innovations sur le marché de la recherche". Les économistes vous diront que l'innovation est généralement le signe d'un marché sain et concurrentiel.

Posté par Eric Schmidt, Président Exécutif de Google

Que faut-il en penser ?