Google et Twitter s’apprêtent à afficher vos contenus dans la Timeline et les SERP

Nous y sommes ! Google, en partenariat avec Twitter, s’apprête à franchir le rubicon et réaliser l’impensable jusqu’à maintenant.

Il s’agit d’un scénario que j’avais évoqué au mois d’Août dernier dans un article que je vous invite à lire avant de poursuivre la lecture de ce post afin de mieux comprendre les enjeux de ce projet.


Google et Twitter


De quoi s’agit-il ?

Il s’agit du site recode.net qui vient de faire une révélation qui confirme donc mes prévisions lorsque j’ai vu pour la première fois l’enquête de Google pour savoir si les utilisateurs seraient prêts à accepter de lire les contenus des pages web directement dans ses pages de résultats (SERP).

Selon Recode, Google et Twitter travaillent actuellement ensemble afin de fournir aux utilisateurs les contenus des liens qu’ils affichent directement dans la Timeline et dans les pages de résultats. Mais, pour l’instant (?), sur mobile.

Mais, il va sans dire que si Google prône une expérience utilisateur similaire quel que soit l'appareil utilisé, ce projet sera aussi déployé sur desktop.

L’argument serait que ces deux entités souhaitent accélérer l’accès aux contenus sur mobile, jugeant que trop de pages mobiles sont encore trop lentes à s’afficher.

Ainsi, lorsqu’un utilisateur de Twitter mobile verra un Tweet partagé contenant un lien partagé, un clic (tape) sur ce lien affichera immédiatement dans la Timeline le contenu recherché. Et il en sera de même pour les utilisateurs de Google mobile.

Il s’agit donc, a priori, de ne plus faire patienter les utilisateurs mobiles de Twitter et Google.

Avec, pour objectif inavoué de contrer Facebook et son Instant Articles et Apple avec sa future application mobile News. Mais, contrairement à ces deux plateformes, Google et Twitter envisagent de ne pas héberger vos contenus sur leurs plateformes.

Pour ce faire, et comme je le prévoyais aussi, ils utiliseraient le cache des contenus des sites web pour accélérer leur affichage sur mobile. Précisons que la solution en cours de développement par Google et Twitter sera une solution Open source. Sans doute afin d’accélérer son adoption par plusieurs autres plateformes.

Et contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, pour certains en tout cas, les publicités affichées dans les pages dont le contenu sera ainsi directement proposé via le cache dans la Timeline ou dans la page de résultat continueront à être affichées telles quelles. Et les éditeurs conserveront l’intégralité de leurs revenus publicitaires.

Ainsi, Google et Twitter ne comptent pas faire comme Facebook avec Instant Articles et Apple avec News qui vendraient les espaces publicitaires et partageraient les gains avec les éditeurs de contenus dont ils vont héberger les contenus.

Quelques observations et réflexions…


Ce projet de Google et de Twitter est au fond une histoire qui se déroule en 3 temps.

Dans un premier temps, il y a eu ce deal entre Twitter et Google qui permet aujourd’hui à Google d’afficher les Tweets en temps réel dans ses résultats de recherche. Un partenariat qui scelle le rapprochement entre ces deux entités qui ont besoin l’une de l’autre.

Twitter ayant besoin de Google pour assurer sa pérennité et Google ayant besoin des Tweets de Twitter pour avoir un moteur de recherche de plus en plus social.

Dans un second temps, Google a mis à jour Google Cache afin d’afficher les contenus web en conservant intégralement leur graphisme du jour de leur sauvegarde. Toujours est-il que l'utilisation du cache pourrait proposer du contenu ne reflétant plus le contenu actuel s'il s'agit d'un site qui n'est pas fréquemment visité par le robot de Google.

Dans un troisième temps, c’est la découverte de l’enquête de Google dont je vous ai parlé dans un article précédent sur ce même sujet. L’affaire était donc déjà pliée.

Son lancement officiel, qui devrait intervenir au printemps avec au début une poignée d’éditeurs, ne sera que la concrétisation d’un plan longuement mûri dont les prémisses n’étaient que les réponses directes de Google dans son Knowledge Graph.

Alors, bien évidemment, beaucoup de webmasters doivent penser à une perte de trafic plus importante provenant de Google Search. Mais, pour ma part, je pense qu’il y aura du bon là-dedans. Et pour cause.

Enfin Google pourra utiliser les signaux sociaux comme critère de référencement. Car, en proposant la page en cache, Google ne soumet qu’une copie du contenu hébergé sur ses propres serveurs. Par conséquent, en conservant le graphisme des sites avec leurs publicités et, surtout, avec leurs boutons de partage sociaux, Google percevra mieux les différentes interactions sociales.

Et Google et Twitter pourraient proposer une box pour commenter et permettre de partager le commentaire avec le lien sur tout profil social comme Google le fait avec Blogger et Google+.

Ce sera donc le début de la fin des backlinks comme critères de ranking. Tout comme le temps de chargement ne sera plus un critère de classement sur mobile et le libellé “Site lent” va disparaître. Et pourquoi pas le label “Site mobile” ou “Mobile-Friendly” ?

Puisqu’en agissant ainsi de leur propre chef, Google et Twitter devront aussi moralement assurer la qualité de la présentation sur mobile en adaptant eux-mêmes ce contenu à la taille de l’écran de l’appareil utilisé.

La question se pose maintenant de savoir quelle sera la réaction des grands médias, notamment en Allemagne et en Espagne, qui se plaignent du fait que Google fournisse des extraits de leurs contenus dans Google Actualités.

D’autre part, à partir du moment où les contenus en cache proviennent des serveurs de Google, et si Google a réellement versé de l’argent aux principaux bloqueurs de publicités pour ne pas qu'ils bloquent ses pubs (aucune preuve là-dessus !), ces bloqueurs ne devraient donc pas bloquer des publicités présentes sur les pages de Google (cache) intégrant un contenu tiers.

Le plus intéressant, c'est le mano a mano entre Google et Twitter qui pourrait déjà faire penser que le T chez Alphabet est déjà réservé à Twitter ! On verra bien, mais tout semble se mettre aussi en place de ce côté là.