La justice déclare que Google est libre de pénaliser les sites Web

On sait depuis longtemps que des procédures judiciaires de tous ordres sont engagées par des concurrents et annonceurs de Google contre la position dominante de Google.

La justice déclare que Google est libre de pénaliser les sites Web

Mais il est très rare de voir un propriétaire de site Web poursuivre Google parce que son site n’est pas bien classé ou parce qu’il a été déclassé, ou tout simplement parce qu'il a été déxindexé.

Et pourtant, comme dans le cas d’espèce dont il est question ici, le Tribunal du District de New-York (Etats-Unis) vient de se ranger du côté de Google, et donc de lui donner raison, par rapport à une action en justice émanant de l’entreprise e-ventures Wordlwide LLC contre l’entreprise Google.

L’entreprise e-ventures Wordlwide LLC reprochait à Google d’avoir déxindexé certains de ses sites, suite à des signalements en ligne pour activité de spamming.

En d’autres termes, cette entreprise reproche à Google d’avoir supprimé ou retiré certains de ses sites des pages de résultats. Ce qui, inéluctablement, provoque des manques à gagner pour lesquels ils voudraient sans doute réparation.

Mais voilà, le Tribunal du District de New-York a déclaré que Google avait parfaitement le droit de le faire, et donc pénaliser ces sites, pour plusieurs raisons, y compris le premier amendement de la Constitution américaine.

Voici un extrait du jugement rapporté par Barry Schwartz :
Tout d’abord, comme Google le fait valoir, la suppression des sites Web de l’entreprise e-ventures des moteurs de recherche de Google n’est pas une fausse déclaration et est donc protégé par la liberté d’expression du premier amendement. Il n’y a aucun doute que Google ne fait aucune annonce publique concernant la suppression des sites Web de e-ventures ou les raisons de leur retrait de ses pages de résultats.

Mais, même si Google avait publié un communiqué de presse faisant savoir publiquement que les sites Web d’e-venutures' violaient les directives de Google, la divulgation pourrait être protégée parce que l’énoncé est vrai. les sites de e-Ventures ont été en violation des consignes de Google, et donc la suppression de ces sites était un énoncé vrai, s’il s’agit uniquement d’un discours.

Mais, il y a aussi une raison plus fondamentale pour laquelle le premier amendement s’oppose aux revendications de e-Ventures. Les actions de Google dans la formulation du classement dans son moteur de recherche et dans la détermination si certains sites Web vont à l’encontre de ses guidelines, et donc sont sujets à une suppression, sont les mêmes que les décisions d’un éditeur de journal qui décide quel contenu publier, quel l’article affiché sur la première page, et quel article n’est pas digne d’être publié.

Le premier amendement protège ces décisions, qu’elle soient justes ou injustes ou motivées par le profit ou l’altruisme.
Bref, le Tribunal considère donc Google comme une publication, qui devrait aussi assumer aussi ses responsabilités pour ne plus afficher de fake news et de contenus spammy dans ses résultats de recherche. Et là, ce n'est pas sûr que Google veuille endosser les habits de l'Editeur de publication.

Vous trouverez la décision complète ici.

Cet arrêt du Tribunal du District de New-York stipule donc que Google a tous les droits pour désindexer tous les sites qu’il juge être des sites spammy. Il est donc libre de pénaliser les sites selon ses propres règles, sans avoir à se justifier.

Matt Cutts, ancien porte-parole SEO de chez Google, de publier le Tweet ci-dessous pour se féliciter de cette décision de justice.


Pour la petite histoire, le propre consultant de e-ventures a déclaré que les sites Web de e-ventures étaient spammy mais sa direction ne l’a pas écouté et a porté plainte contre Google.

Certaines directions d’entreprises qui ne comprennent toujours rien au fonctionnement des moteurs de recherche, et je ne parle même pas de référencement et d’optimisation de site, devraient savoir que quand elles achètent des annonces, elles obtiennent des résultats en fonction de ce qu’elles ont payé. Et ça, c’est le référencement payant.

Et même si vous payez, il y a aussi des règles à respecter pour ne pas être bannis par Google ou par Bing.

Mais, pour l’indexation et le classement des liens organiques, c’est gratuit. Google ne prend pas d’argent pour cela. Et personne ne peut exiger de Google qu’il indexe son site.

A fortiori, si vous décidez de ne pas respecter les consignes aux webmasters de Google, vous vous mettez de vous-même en dehors des résultats organiques de son moteur de recherche.

Dans tous les cas, il s’agit d’une jurisprudence sur laquelle va désormais s’appuyer Google face à des entreprises qui, au lieu de faire les choses correctement, voudraient se plaindre d’avoir été déxindexées ou déclassées des pages de résultats de Google.