Google reconnaît Enfin l'existence de l'Author Rank tant attendu !


A l'occasion de la SMX West conference qui se tient du 11 au 13 mars à San José, Danny Sullivan de SearchengineLand s'est entretenu dans une keynote avec Amit Singhal, le Responsable du département Search Quality du moteur Google.

Amit Singhal travaille depuis 2000 chez Google et son rôle consiste à améliorer en permanence la qualité de l'algorithme du moteur de recherche Google qu'il avait entièrement réécrit en 2001.

Il a, à ce titre, tout supervisé de Knowledge Graph à Google Voice Search en passant par le nouvel algorithme Hummingbird de Google. Par conséquent, personne ne connaît mieux que lui les méthodes utilisées par Google pour mieux comprendre les informations du monde. Et donc, le référencement web.

Voici la retranscription de cette keynote enrichissante au cours de laquelle Amit Singhal répond aux questions de Danny Sullivan.

Danny Sullivan : Parlons de Hummingbird. On a l'impression que vous avez pris un moteur démonté en pièces détachées pour ensuite rassembler ces pièces dans de nouvelles technologies. Dîtes-nous ce qu'est vraiment Hummingbird.

Amit Singhal : Hummingbird est une réécriture complète de notre moteur de recherche Google. La dernière fois que nous l'avons fait, c'était peu de temps après mon arrivée en 2000 chez Google. Et durant la décennie écoulée, de nombreuses technologies ont été développées, telle que Knowledge Graph.

Pour mieux servir l'avenir, vous devez tout changer, vous devez remettre en cause chacune de vos croyances. L'une des anciennes croyances que nous avions était que les utilisateurs lanceraient des requêtes de 2 mots pour que nous leur affichions 10 liens bleus. Google est resté sur cette certitude pendant des années, mais la révolution du mobile nous a contraints à changer notre manière de penser.

Hummingbird concerne donc la compréhension des requêtes en langage naturel, des longues requêtes. Ce qui suppose de repenser comment les gens feront les recherches à l'avenir. Hummingbird est la base de ce que nous pouvons construire pour notre recherche pour le futur.

DS : Est-ce à dire que Google comprend chaque mot comme une entité ou un concept ? Si vous voyez "Obama" sur une page, savez-vous s'il s'agit du Président US ?

AS : Cela a été un énorme progrès de ces dernières années. Avec Knowledge Graph, nous avons commencé à comprendre les choses, pas uniquement les mots. Nous avons développé Knowledge Graph pour mieux comprendre les documents et les choses.

DS : Google a été développé pour analyser les liens. Il semble que les règles soient maintenant plus compliquées pour savoir qu'est-ce qui compte. Alors, est-ce que les liens constituent encore un facteur de classement ?

AS : Les liens sont clairement un important signal dès lors qu'il s'agit de juger de l'importance de votre contenu. Ils sont toujours très précieux. Ainsi, à la fin de chaque journée, nous jetons un regard global sur la valeur de votre site. Nous cherchons à construire des algorithmes qui nous permettent de donner aux utilisateurs ce qu'ils veulent.

DS : Parlons des signaux sociaux. Vous n'utilisez pas les signaux sociaux provenant de Twitter ou de Facebook, n'est-ce pas ? Si un contenu obtient de nombreux tweets, ça ne compte pas ?

AS : Exact, nous n'utilisons pas pour l'instant ces signaux sociaux. Nous n'avons pas accès aux données de Twitter, alors vous pouvez imaginer la difficulté qu'il y aurrait de construire un système qui reposerait sur ces signaux sociaux.

DS :Vous avez accès à Google+, mais vous ne l'utilisez pas pour influencer les résultats non personnalisés ?

AS : Exact. Nous y réfléchissons d'un point de vue de l'utilisateur. Lesquels utilisateurs recherchent des contenus de très bonne qualité produits par des auteurs de bonne réputation. Nous avons l'Authorship qui permettrait que cela se fasse. Les utilisateurs recherchent aussi des contenus de personnes qu'ils connaissent, et nous avons les résultats personnalisés pour cela.

DS :Pourquoi n'utilisez-vous pas les signaux sociaux provenant de Google+ ?

AS : Nous avons pensé que l'utilisation des signaux sociaux de Google+ pour les résultats personnalisés est beaucoup plus positive que de les utiliser pour les résultats non personnalisés.

DS : Y a-t-il d'autres choses que vous regardez pour déterminer la pertinence d'une page web ?

AS : Qu'est-ce qui est valable pour un utilisateur ? Nous le regardons comme un problème humain. Qu'est-ce que la pertinence ? Qu'est-ce qu'un contenu de très bonne qualité ? Et vous essayez de comprendre quels signaux produisent des signaux pertinents et de qualité.

DS : A propos de l'authorship, il n'y a pas d'author rank, mais est-ce que cela peut devenir un signal ?

AS : Probablement que cela pourrait le devenir.

Une parenthèse pour vous présenter le tweet ci-dessous de Matt Cutts qui dit que l'Author Rank arrivera d'une manière ou d'une autre. Par exemple, Matt Cutts confirme que l'In-Depth Articles se sert actuellement de l'Author Rank. Ce qui confirme aussi l'hypothèse que j'avais déjà émise en septembre 2013.



DS : La dernière fois que nous nous sommes entretenus, Knowledge Graph venait d'être lancé. Comment va-t-il ?

AS : Il est formidable. Avec le Knowledge Graph, nous pouvons répondre directement aux questions des utilisateurs. Les réponses donnent aux gens ce qu'ils veulent dans les circonstances qu'ils le souhaitent. Le Knowledge Graph est un vrai plus dans l'expérience de nos utilisateurs.

DS : Allons-nous arriver à un point où chaque requête donnera droit à une réponse directe ?

AS : Si vous observez bien un moteur de recherche, la meilleure analogie est qu'il soit comme un intéressant couteau suisse. C'est formidable, mais parfois, vous devez ouvrir une bouteille de vin. Alors, certains ont ajouté cet outil au couteau suisse. Ce qui est judicieux. C'est ainsi que nous concevons le Knowledge Graph. Car, parfois, vous avez juste besoin d'une réponse.

Le monde est de plus en plus mobile. Dans un monde mobile, il y a des moments où vous ne pouvez pas lire 20 pages. Mais, vous avez besoin de quelque chose, un outil supplémentaire à votre couteau suisse. Et quand vous avez créé un bon outil (comme le Knowledge Graph), vous l'utilisez le plus souvent.

DS : Des questions à propos du tweet de Dan Barker  accusant Google de copier du contenu. Un tweet ayant été retweeté plus de 35.000 fois. Danny vous demande comment faîtes-vous l'équilibre pour éviter le 2 poids 2 mesures en terme d'utilisation des contenus des autres dans votre Knowledge Graph ?

AS : C'est une question importante et nous y pensons chaque jour. Nous avons développé Google pour satisfaire les besoins de l'utilisateur. Alors, les gens débattent pour savoir si le trafic web est plus important que les utilisateurs. Mais, gardez à l'esprit que nous tenons à conserver la confiance de nos utilisateurs.

Nous faisons partie d'un système web ouvert. Si nous perdons la confiance de nos utilisateurs, le web ouvert perdrait son puissant allié. Si les gens arrêtaient de nous faire confiance, ce serait un désastre pour nous tous.

DS : Qu'en est-il des Editeurs ?

AS : Nous nous soucions d'eux. Je suis dans ce domaine depuis 20 ans. La relation entre les Editeurs, Google et les utilisateurs est un ensemble de bénéfices mutuels.

Nous travaillons dur pour maintenir cet équilibre. Vous (l'audience) avez été de grands contributeurs du web. Le monde est en train de changer, et tout le SEO avec. Ce sont les utilisateurs qui nous dictent comment le monde doit changer. Alors, nous sommes en train de changer afin que nos utilisateurs aient toujours un produit qu'ils aiment et que les Editeurs puissent avoir accès à nos utilisateurs.

DS : Comment la recherche (Search) est-elle gérée au sein de Google ? La recherche ne semble pas avoir une direction unique, tant elle est aussi liée à Android et Google+ et Google Maps. Alors, c'est qui le patron du Search ?

AS : Comme dans toute grande entreprise, vous devez collaborer avec plusieurs services pour produire de bons produits. Par exemple, Google Now est un bon produit de collaboration entre Android et Search et la reconnaissance vocale.

DS : Jusqu'ici, Google a été aussi bon que la séparation entre l'Eglise et l'Etat en séparant le Search des Annonces. Mais, votre moteur de recherche de produits (Google Shopping) s'est transformé en annonces payantes. Et il y a maintenant des Annonces dans le Knowledge Graph. Comment se sont déroulées les discussions concernant l'interface et autres ?

AS : Il y a bel et bien une séparation entre les liens commerciaux et le Search. Ainsi, vous ne pouvez pas payer Google pour améliorer vos classements dans les résultats organiques.

Le second principe auquel nous tenons est la labelisation des Annonces et des autres services afin que tout le monde sachent l'existence d'une relation commerciale.

Question du public : Que pouvez-vous dire à propos du Not Provided et des annonces payantes ?

AS : Bonne question. Au fil du temps, nous sommes passés en mode crypté afin de sécuriser les recherches. Les mots clés ne sont plus visibles pour les webmasters, mais ils le sont pour nos annonceurs (Adwords). Mais, les webmasters disposent de nombreuses informations depuis le Webmaster Central.

Pendant un certain temps, nous avons examiné cette question. Nous avons écouté nos utilisateurs qui nous demandaient de sécuriser leurs recherches. Ce qui était très important pour eux. Nous sommes satisfaits de la manière dont les choses se déroulent du point de vue de la recherche organique.

Alors, dans les semaines et mois à venir, nous allons chercher de meilleures solutions pour cela. Nous n'avons rien à annoncer pour l'instant, mais nous poursuivons les discussions avec l'Equipe des Annonces pour savoir comment nous allons gérer tout cela dans le futur.

DS : A quoi ressemblera la recherche internet dans les 5 années à venir ?

AS : Dans la mesure où le monde devient Mobile, avec l'arrivée de nouveaux appareils connectés, la recherche ne pourra que s'adapter.

DS : A quoi devraient penser les marketeurs pour survivre à tous ces changements ?

AS : La prolifération des appareils connectés va tout changer. Les appareils seront de plus en plus petits et utilisés par 5 milliards d'êtres humains dans les 5 années à venir. C'est un autre challenge qui arrive....

Fin de la Keynote.