L’Europe envisage de sanctionner Google après la révélation du rapport de la FTC


Comme le révèle le Google-Leak ou rapport secret de la FTC américaine publié par le Wall Street Journal, Google a obtenu quasiment un blanc seing aux Etats-Unis pour continuer ses activités après des investigations anti-trust.

La FTC, le gendarme américain de la lutte contre la fraude et de la concurrence, avait décidé à l’unanimité de ne pas poursuivre le moteur de recherche Google pour des pratiques jugées pourtant anti-concurrentielles.


L’Europe envisage de sanctionner Google


Alors même que les membres de la commission ayant enquêté envisageaient de poursuivre Google.

Mais, selon un dernier article du Wall Street Journal, Google risque pourtant de ne pas avoir autant de chance en Europe.

En effet, selon le WSJ, les responsables de la Commission européenne antitrust envisageraient sérieusement de prononcer bientôt des accusations formelles contre le géant de la recherche.

En fin de semaine dernière, je publiais ici le rapport secret de la FTC révélé publiquement par le WSJ et qui fait état de ce que les enquêteurs de la FTC voulaient poursuivre Google après les preuves recueillies en 2012 contre lui.

Des preuves qui accuseraient Google de pratiques anti-trust ou anti-concurrentielles sur son moteur de recherche.

Ils accusaient notamment Google d’avoir menacé de supprimer ses concurrents directs tels que Yelp et Amazon de ses pages de résultats si ceux-ci ne le laissaient pas utiliser leur contenu (dans ses réponse directes ?, NDLR).

Mais, comme le dit Business Insider, après que Google ait accepté de procéder à quelques changements "mineurs", les représentants de la FTC en charge du dossier ont finalement voté à l’unanimité de lever les charges pesant sur Google et de mettre fin à la procédure d’investigation. Circulez, il n’y a rien à voir !

Too big to fail !

Mais en Europe, les investigations anti-trust se poursuivent. C’est qu’en Europe, Google bénéficie d’une position dominante jugée "abusive" avec une part de marché de plus de 90 % de la recherche internet sur le marché européen,

De plus, il a aussi une relation assez compliquée et tendue avec les autorités européennes qui lui reprochent trop de choses.

Ainsi, en Novembre 2014, le Parlement européen avait décidé par un vote non contraignant de suggérer le démantèlement de Google et donc, de séparer son activité de la recherche internet de ses autres activités.

Suite à cela, Google a décidé en Février dernier de regrouper ses bureaux de représentation en Europe en ne nommant plus qu’un seul dirigeant pour toute l’Europe. Et ce, afin de mieux faire face à l’environnement réglementaire plus contraignant en Europe.

Mais, la révélation publique du rapport secret de la FTC a suscité la réaction du rapporteur général de la commission européenne en charge de la concurrence, en la personne de l’euro-député espagnol Ramon Tremosa.

Le WSJ rapporte les propos suivants de Tremosa parlant de ce rapport : “Cette nouvelle (le rapport) est une preuve cruciale qui ne pouvait pas tomber au meilleur moment”.

Un rapport qui serait alors du pain béni pour la Commission européenne.

Quant à Google, il a réagi par l’intermédiaire d’Eric Schmidt, Président du Conseil d’Administration de Google, en ces termes un peu laconiques :”Au final, la commission de la FTC a pris une décision que nous approuvons”. Seulement, cette commission semble avoir été trop indulgente pour n’avoir rien à redire...



Et puis, les ennuis de Google avec l’Europe ne s’arrêtent pas à sa position dominante et à des pratiques jugées “douteuses” dans la recherche internet. Il y a aussi que l’Europe lui reproche son optimisation fiscale (comme à tout le GAFA : Google, Amazon, Facebook et Apple).

Sans oublier le problème du droit à l’oubli qui n’est pas encore définitivement réglé.

Le problème pour Google, c’est que de plus en plus de pays seraient en train de lancer le même type d’investigation sur ses pratiques dans la recherche internet. Et le WSJ de citer d’autres pays tels que la Taïwan, l’Inde, le Brésil et même le Canada.

A bien réfléchir, si tous ces pays reprochent la même chose à Google, c’est qu’il y a quand même quelque part quelque chose qui ne tourne pas rond, n’est-ce pas ?