Facebook a déposé un brevet d’Ad Exchange pour recommander du contenu

Facebook vient de déposer un brevet qui laisse entendre qu’il serait sur la voie de mettre en place un méga Ad Exchange qui va rassembler toutes ses données sociales pour proposer des annonces très personnalisées. 

Facebook a déposé un brevet d’Ad Exchange
Et, fait intéressant, aussi des contenus tels que des article sponsorisés, des vidéos de marques, ainsi que des publicités natives.


Des annonces qui seraient alors diffusées en dehors de Facebook. La cible ? Concurrencer Google Adsense et la plateforme d’ad exchange Google Doubleclick.

Par définition, un ad exchange est une plate-forme automatisée d'achat et de vente d'espaces publicitaires. A la manière d'un marché financier, acheteurs (agences, annonceurs) et vendeurs (éditeurs de sites, régie) s'y retrouvent pour passer leurs ordres sous la forme d'enchères en temps réel.

Ce nouveau brevet de Facebook publié récemment détaille un ad exchange qui associe les données de l'annonceur grâce au propre Graph social de Facebook pour rechercher les utilisateurs qui correspondent à un profil donné.

Par exemple : une femme de 30 ans qui a récemment acheté une paire de baskets et qui lit des articles sur la course à pied. Le système permettra ensuite aux annonceurs ou aux créateurs de contenu de placer son contenu dans l'échange. Ce contenu pourraient être une publicité normale ou une vidéo, un post Facebook, un article de presse, une photo, une application de jeux, et ainsi de suite.

Il va donc s’agir pour les acheteurs d’espaces publicitaires qui souhaitent diffuser des annonces régulières d’enchérir directement avec les créateurs de contenu proposant ces espaces publicitaires dans leur contenu (applications, vidéos, articles de blog, etc).

La plateforme publicitaire de Facebook irait ensuite diffuser ce contenu aux utilisateurs qui correspondent au profil lorsqu'ils visitent le site de l'éditeur participant à son programme (Editeurs désignant des sites de journaux ou médias, des vidéos, des sites ecommerce, des plateformes de messagerie ou autres réseaux sociaux).

Si un ou plusieurs annonceurs veulent cibler le même type d'utilisateurs, le brevet dit qu'ils s’engageraient alors dans une enchère en temps réel. Et seul le meilleur enchérisseur verra sa publicité servie à l’audience désirée.


Image via Venturebeat.com

Le brevet d’ad exchange de Facebook prévoit que les enchères seront les mêmes quel que soit le support de l’utilisateur : mobile ou ordinateur.

Et en se permettant de servir à la fois les publicités et les contenus, Facebook pourra se présenter comme une plateforme intermédiaire de vente de publicités normales et de publicités natives pour répondre à de nombreux besoins. A la fois pour les annonceurs achetant des espaces publicitaires et les contenus et pour les éditeurs qui cherchent à monétiser leurs sites et applications.

Ce nouveau Facebook Ad Exchange à venir pourrait également s'avérer être une mauvaise nouvelle pour Google. Car il a le potentiel d'attirer et de recruter les éditeurs de sites en quête de monétisation participant déjà au programme de Google Adsense et DoubleClick. Et ce n’est pas tout.

Selon le site VentureBeat qui rapporte l’information, ce Facebook Ad Exchange est aussi susceptible de remettre en cause l’ensemble du secteur publicitaire en ligne.

Ainsi, les plateformes de recommandation de contenu telles que Outbrain, Taboola, ContentClick et nRelate, qui placent des recommandations de contenu sponsorisé pour des éditeurs et des marques sur les sites du Web pourraient en souffrir. Car ces entreprises ne disposeraient pas du genre de données vérifiées que Facebook a pour servir des publicités très personnalisées aux visiteurs des sites web.

Il faut rappeler que Facebook a déjà deux ad exchanges : FBX et LiveRail.

Mais FBX permet seulement aux annonceurs d'acheter des annonces qui apparaissent sur Facebook. Tandis que LiveRail est une plateforme qui fonctionne en dehors de Facebook mais est limitée au placement de publicités dans les vidéos et dans les applications mobiles.

Or, avec ce nouveau brevet d’ad exchange, il est question de diffuser des publicités sur des sites tiers. Et ça, c’est nouveau pour Facebook !