Google va-t-il révéler l'identité des auteurs de faux avis sur Google+ ?

C’est maintenant un fait avéré, les faux avis sont un fléau qui préoccupent au plus haut point les autorités de la concurrence.

Google est sommé de révéler les identités des auteurs de faux avis sur Google+

Car, la très grande majorité des faux avis de consommateurs sont le fait de concurrents en mal de publicité qui y trouvent là l’occasion de salir anonymement certaines enseignes qu’ils estiment leur faire de l’ombre.

Et c’est le cas dans cette situation ubuesque dans laquelle Google se trouve mêlé (malgré lui ?).

Il s’agit en l’espèce de la responsable d’une nurserie aux Pays-Bas qui, estimant avoir été victime de faux avis, a poursuivi Google devant un tribunal hollandais. Et surprise, elle vient de gagner face au géant de l’Internet Google.

Le tribunal civil hollandais a donc reconnu son préjudice et maintenant, il exige que Google, non seulement devra supprimer de nombreux faux commentaires négatifs publiés sur ses sites ayant porté atteinte à l’activité de la plaignante, mais il devra aussi fournir certains détails tels que les adresses IP des personnes qui ont les ont publiés.

En d’autres termes, Google est désormais sommé de fournir un début d’identification des auteurs des faux avis.

Selon Techcrunch, c’est la toute première fois que Google est forcé par un tribunal de révéler les détails de contact et d’inscription des faux commentateurs.

Google n'a jusqu'à présent fait aucun commentaire sur cette affaire un peu embarrassante. Surtout quand on sait qu'il dispose d’un système de signalement des faux avis qui, en principe, aurait dû faciliter les choses.

Et je parlais plus haut d’une situation ubuesque parce que la nurserie a décidé de déposer plainte contre Google après avoir reçu des commentaires harcelants et négatifs pendant plus de 6 mois.

Les critiques, qui ont été validés via Google+ et étaient visibles lorsqu’on cherchait une nurserie sur Google Maps aux Pays-Bas.

Selon Tijam, l’avocat de la partie plaignante, la nurserie a initialement tenté de contacter directement Google pour demander à ce que les faux commentaires soient supprimés dans la mesure où ils n’étaient pas authentifiés.

Elle a même fourni comme preuve que les auteurs ont fait du copier/coller à partir d’autres sites web, tout comme les auteurs non-identifiés ont usurpé des photos d’autres profils Google+.

Mais, selon l’avocat, Google n’aurait pas pris au sérieux la nurserie et aurait affirmé que "les commentaires postés sur Google+ relèvent de la liberté d'expression et que même si les commentaires sont négatifs ou anonymes, ce n’est pas une justification suffisante pour qu’il les supprime".

C’est ainsi que la nurserie s’est tournée vers le tribunal de sa ville.

Le juge saisi a estimé, en l’espèce, que les avis étaient en effet faux et préjudiciables. Il a alors condamné Google à supprimer les avis préjudiciables.

Selon l’arrêt du tribunal, il semble que l'obligation de fournir des détails sur les commentateurs a été prononcée afin que la pépinière puisse poursuivre ces auteurs malveillants devant une Cour de justice, si elle décide de le faire, pour contester les avis négatifs qui l’aurait salie et mis son activité en péril.

Selon les propos du cabinet d’avocats ( Simmons & Simmons) rapportés par Techcrunch, le juge a tenté de trouver un équilibre entre les intérêts de la vie privée évoquée par Google et l’intérêt de la réputation de la pépinière. Toutefois, le juge estime qu’un souci de protection de la réputation est plus important que les intérêts de Google qui se fonde sur les intérêts de la vie privée de ses utilisateurs.

Pour rappel, cette affaire vient d’être jugée au moment où il y a cette autre affaire d’Apple qui, face au FBI, refuse de décrypter le code d’accès du mobile de l’un de ses clients dans une affaire criminelle.

Toujours est-il que Google a aussi été condamné à payer des dommages-intérêts à la nurserie. Ce qui inclut 619 euros pour l’assignation, 619 euros en frais de justice et 816 euros en frais d’avocat sur les 1.700 euros.

Si cette décision de justice faisait jurisprudence, il est fort à parier que de très nombreuses petites entreprises (ce sont elles qui sont le plus souvent les victimes) à travers le monde s’engouffreraient dans la brèche ouverte aux Pays-Bas.