80% des étudiants ne font pas la différence entre contenu sponsorisé et actualité

A lire cette étude de l’Université de Stanford (Etats-Unis), jeunesse ne rime pas forcément avec utilisateur averti du Web. Notamment pour différencier le contenu sponsorisé du contenu éditorial (actualité).

80% des étudiants ne font pas la différence entre une publicité native et une actualité

L’étude de Standford a révélé que plus de 80% des étudiants sondés ont été incapables de reconnaître une publicité, pourtant labellisée comme contenu sponsorisé ou native ad par rapport à une actualité.

L’étude visait à juger la compréhension des actualités chez les étudiants et constater comment ceux-ci pourraient répondre et évaluer ces actualités rassemblées à partir des flux de Facebook et Twitter, des photos, des commentaires des lecteurs sur les sites d’actualités et les posts des blogs.

Tout compte fait, les chercheurs de cette étude ont recueilli quelques 7.804 réponses des étudiants dans 12 États américains entre janvier 2015 et juin 2016.

Les chercheurs écrivent dans leur rapport :
Dans l’ensemble, la capacité des jeunes gens à raisonner face à aux informations sur internet se résume en un mot : nulle.

La génération pourtant “digital native” est capable de faire beaucoup de choses sur Facebook et Twitter, tout en téléchargeant un selfie sur Instagram et en envoyant un texto à un ami. Mais, dès lors qu’il s’agit de l’évaluation des informations vues sur les réseaux sociaux, ils sont facilement dupés.

Beaucoup de gens supposent que parce que les jeunes sont constamment sur les réseaux sociaux, ils sont tout aussi perspicaces sur ce qu’ils y trouvent. Or, les travaux démontrent que seul le contraire est vrai.
Certes la plupart des étudiants identifient la publicité traditionnelle, mais plus de 80% d’entre eux ont cru que l’article labellisé “contenu sponsorisé” était un vrai article éditorial. En d’autres termes, comme l’écrivent les chercheurs, les étudiants sondés ne savent en fait pas ce que veut “article sponsorisé” ou “publicité native”.

Cette étude qui a commencé en Janvier 2015 pour s’achever en Juin 2016 tombe à pic au moment où est lancé le débat sur les fausses informations et rumeurs publiées sur internet et les réseaux lors de la campagne présidentielle américaine. Quelle coïncidence !

A ce propos, Google, Facebook et Twitter ont décidé de s’attaquer durement aux fausses informations et autres rumeurs en frappant leurs auteurs au porte-monnaie. A savoir qu’ils ne diffuseraient plus de publicités sur ce genre de contenu. Est-ce vraiment suffisant ?

Le problème soulevé par cette étude est plus profond qu’il n'y paraît. Il s’agit d’apprendre aux étudiants, et au-delà tous ceux qui utilisent internet et/ou les réseaux sociaux, à évaluer les sources. Et donc lire les contenus comme s'ils étaient eux-mêmes des vérificateurs de faits.

Ce qui veut dire qu’il ne faut pas se contenter, pour une actualité donnée, de lire une seule page ou une seule source, mais d’aller vérifier sur internet si d’autres sources existent.