Facebook, Twitter et Instagram ont partagé des données avec une start-up qui les revendait à la police

Facebook, Instagram, Twitter, VK, Google Picasa et Youtube auraient autorisé l’accès aux données des utilisateurs à la start-up Geofeedia, basée à Chicago, qui est le développeur d’un outil de surveillance des médias sociaux.

Facebook, Twitter et Instagram

Seulement voilà, Geofeedia a profité de son accès aux données de ces acteurs internet pour ensuite revendre ces mêmes données aux autorités de police américaine à des fins de surveillance, selon l’American Civil Liberties Union (ACLU).

Certes, cela se passe aux Etats-Unis, mais qu’est-ce qui prouve cela ne s’est pas aussi fait ailleurs qu’aux Etats-Unis ?

Geofeedia propose un outil de surveillance et de suivi très controversé qui récupère les flux des médias sociaux via les APIs et autres moyens d’accès. Et, par la suite, il les rend trouvables et accessibles à ses clients qui peuvent effectuer une recherche par emplacement (localisation) ou par mot clé pour trouver rapidement les récents posts publics disponibles.

Geofeedia a commercialisé ses services à 500 représentants des forces de l’ordre (policiers) et organismes de sécurité publique en tant qu’outil pour surveiller notamment les manifestations raciales à Ferguson, dans le Missouri, aux Etats-Unis.

Mais, grâce aux enregistrements de documents publics, le groupe de défense des libertés et des droits civiques (ACLU) a trouvé que Geofeedia avait conclu des accords avec Twitter, Facebook et Instagram pour les données de leurs utilisateurs, obtenant alors un accès, en tant que développeur, à tous les trois réseaux sociaux.

Ce qui va lui permettre de recevoir en temps réel le flux des contenus des utilisateurs d’une manière que les utilisateurs publics ne peuvent pas voir.

D’ailleurs, le Département de Police de Denver a récemment signé un deal de 30.000 dollars par an avec Geofeedia pour lire en temps réel tous les posts publics des utilisateurs de Denver sur Facebook et autres réseaux sociaux importants.

Selon The Hacker News, voici que les géants du Net ont permis à Geofeedia d’avoir :

  • Facebook a permis à l’entreprise d’utiliser son “API des flux par sujet” qui permet à Geofeedia d’obtenir un “flux des posts publics classés” par hashtags spécifiques, lieux ou événements.

  • Instagram a fourni un accès à Geofeedia à son API (Application Programming Interface) qui est un flux de données provenant des posts publics des utilisateurs d’Instagram, y compris leur localisation.

  • Twitter a fourni à Geofeedia un “accès interrogeable” à sa base de données des Tweets publics.

Cependant, Twitter a ajouté des conditions supplémentaires aux termes du contrat en Février 2016 pour tenter de se protéger davantage contre la surveillance et dès que Geofeedia a été pris la main dans le sac, alors qu’il vantait son produit comme un outil pour surveiller des protestations publiques, Twitter a fermé son accès à Geofeedia.

Facebook et Instagram ont aussi immédiatement restreint l’accès à leurs APIs à Geofeedia après avoir appris ce qu’étaient réellement les activités de son outil lorsqu’ils ont eu le rapport d’ACLU entre les mains.